06.07.2008 Départ du TGV

Le col de la Vanoise, le Dôme de Chasseforêt, le Dôme de l'Arpon, la Dent Parrachée. Des lieux magiques qui sonnent à mes oreilles. Depuis des mois je préparais cette course. Apprenant par coeur le parcours, m'impreignant des moindres photos de mes vacances 2006. J'en rêvais la nuit, me voyant escalader, courir, grimper, sauter sur ces chemins de montagne à 2500m d'altitude. Ce samedi 05 juillet 2008, ce qui devait être pour moi l'apothéose de cette saison, ce qui devait être mon premier trail en haute montagne, s'achève à cause d'une météo capricieuse. C'est difficile d'accepter, mais la sagesse des organisateurs prévaut sur la fougue des compétiteurs à en découdre. Le parcours est raccourci de 25Kms. Le départ repoussé à 06h00. La déception passée, j'allège mon sac à dos, d'autant plus qu'il s'agit de mon premier trail en haute montagne et le 2ème seulement de ma courte carrière de trailer. Le départ est donné. Direction le Col de Chavière. 17 kms de montée 1100m de D+. Je me sens bien. Je me répète sans cesse de ralentir, de refréner mon élan. Je regarde le cardio, l'altimètre. Tout va bien. J'écoute mon corps. Aucun signe de sur-régime, de faiblesse. Je trouve mon rythme. Les groupes se forment. Chacun monte dans un silence étonnant. Seul le cri des marmottes vient perturber ce silence. Tout me semble facile pour l'instant. Je gère la situation très bien, alternant course et marche dans les portions difficiles. Au sommet du col, nous croisons les premiers concurrents qui redescendent. Ouah! Stupéfaction. Ils descendent pleine pente à BLOC, au sprint. Premiers pas dans la neige. Un court ravitaillement au refuge de Peclet-Polset et j'entame la descente de 17kms. J'ai la sensation de bien courir dans cette descente, mais je suis rattrapé et doublé par des bolides dont les pourcentages de la pente semblent aiguiser leur excitation. Et soudain c'est la chute. Quelque chose de bien. La joue, l'épaule, la hanche, le genou, la main. tout y passe. Le concurrent à côté de moi s'arrête et prend de mes nouvelles. La jambe gauche est venue s'éclatée sur plusieurs pierres et la douleur est vive. La main droite est ouverte et saigne. Mon orgueil m'incite à dire "tout va bien" et je repars mais le genou me fait mal. Je m'arrête, sors mon Arnica Montana 5CH, en avale une douzaine de granules et repars. La douleur s'estompe en quelques minutes. Si la montée s'était déroulée avec une météo clémente et un beau soleil matinal, la descente s'achevait par un changement de temps radical. En quelques minutes le ciel s'assombrit et les coups de tonnerre rugissent autour de nous. Au retour à Pralognan, la pluie tombe fortement. Au ravitaillement, je récupère mes bâtons. Mon père tout affolé de me voir dans les 60 premiers m'encourage à repartir. 2ème boucle. Montée au Mont Bochor. 600m de D+ en 3kms. la montée s'effectue sous un déluge de pluie, de tonnerre, d"éclairs. J'adore. Je suis toujours bien. Je gére bien la situation. Bonne hydratation. Prise de gels régulière. Le sommet approche. Pour moi les difficultés commencent. Je me rends compte que la descente exige une certaine technique et un certain entraînement que je ne maîtrise pas encore. Je me fais doubler par des concurrents que j'avais repris dans la montée. Pourtant il me semble que je cours bien. La dernière difficulté approche. L'interminable montée au Col de la Vanoise
en contournant l'Aiguille de la Vanoise. Montée que je réalise avec Mathieu de l'US Marquette. La traversée du Lac des Assiettes
complétement asséché sous un temps maussade ressemble à un paysage lunaire. Enfin. c'est l'arrivée au refuge du Col de la Vanoise. Les bénévoles nous accueillent avec un bon feu de bois dans le poêle. Il fait chaud. Il fait bon et ça sent bon l'épicéa. Il reste 7kms de descente et 1200m de D-. Pour moi, c'est un calvaire même si le panorama sur le Lac Long est idyllique. La douleur au genou s'est réveilée et me fait boiter plus ou moins. Je décide de descendre à mon rythme. Mais je suis rapidement doublé par des concurrents qui se lâchent dans les descentes. La traversée du Lac des Vaches
sous la grisaille ne me laisse pas un grand souvenir. Le brouillard recouvre la vallée. J'aperçois enfin le refuge des Barmettes. Un soulagement. La station n'est pas loin. Mais le sentier dans les sous-bois après les Fontanettes s'avère être une ultime difficulté pour le piètre descendeur que je suis. Dans le village, le public présent nous encourage chaleureusement. C'est l'arrivée. 06h39. Je ne suis pas mécontent. Mais mon seul regret est de ne pas maîtriser la science de la descente. Ca viendra. Pour une première expérience, je suis comblé.

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